Progressia

C'est à la porte de l'appartement 342 qu'il faut frapper pour entamer ce second rendez-vous avec le duo français. La musique qui parfume l'air des pièces reste sensiblement la même que lors du premier rencart mais la disposition des meubles a changé. Faut-il y voir une envie de ne jamais rester figé ou est-ce plutôt d'ordre pratique ? Une volonté d'avancer, sans aucun doute. Un peu désorienté au début, forcément, les marques et les habitudes ne tardent pas à rejaillir des tréfonds de l'esprit, tels des flashs de souvenirs d'un précédent ouvrage sonore qui aura fait les beaux jours de l'avant-garde française, l'effet de surprise en moins toutefois. Alexis Damien et la sirène Asphodel ressortent plumes et burins pour caresser, chatouiller, taquiner, titiller les oreilles, comme 2 Unlimited il y a deux ans. Pin-Up Went Down continue de jouer à l'équilibriste, en proposant des titres au format court, frénétiques, qui vont à l'essentiel sans omettre cet aspect clair-obscur récurrent et les interventions excentriques dignes d'un petit théâtre de Guignol farfelu. Les subtilités sont nombreuses sur cette seconde production mais restent peut-être moins évidentes au premier abord que celles de son aînée. La fraîcheur en prend un petit coup mais n'en reste pas moins salutaire en cette période de grosse chaleur. On sait désormais où ils habitent, on y reviendra avec plaisir.

Antoine Pinaud
Note : 7/10